Là où la campagne ouvre la ville, où le centre rencontre la banlieue, pour échanger les activités entre bureaux, entreprises et sociétés de transports, j'ai voulu que le rond-point Felder ivite tout
automobiliste moins pressé à tourner autour d'une pyramide de terre et d'eau dans le sens nomal du giratoire, de telle manière que les trois obélisques d'inox, sur trois de ses angles, semblent faire tourner la pyramide sur
elle-même dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
Pyramide tronquée en terre recouverte de gazon, c'est la massive, riche et verte Haute-Savoie, dons les quatre arêtes inclinées à 45°, dans leur achèvement,
nous invitent à comprendre que le développement économique d'une région est en perpétuel devenir, comme toute oeuvre humaine.
Or la stèle centrale en granit de Combloux représente bien, de ses 52 tonnes, la force
tellurique de toute créativité, qui a toujours donné raison à l'homme d'avoir confiance en lui. Du haut de ses 7 mètres, taillée et polie selon le rapport harmonique du nombre d'or, elle s'impose à nous dans l'évidence impossible
mais nécessaire !
C'est justement ce qu'exprime l'eau, sagesse absolue qui nourrit notre certitude en poussées vers le haut dans des jets d'eau verticaux, mais sagesse très difficile à maîtriser comme chacun sait, chaque
gouttelette retombant inéluctablement à la source même des jets d'eau.
Seule l'eau révèle le sommet idéal de la pyramide, l'eau traduit notre volonté incoercible de tendre vers la perfection ; la pyramide reste à construire ;
aux manifestations changeantes, belle mais fragile, l'eau qu'on éprouve de toutes les manières, ne se laisse jamais prendre. Elle lèche sur 3m 80 les 7 mètres absolus de la pierre immuable... Elle est le temps dans son apparente
inconstance des aléas des entreprises humaines, devant la permanence de la pierre, devant l'infini !
Or le paradoxe est vécu physiquement par l'homme dans un espace où le réel est toujours appréhendé dans des cycles :
tournez autour du giratoire, et celui-ci prend tout son sens !
Les obélisques tournent ; ils sont 3 : en effet, nous ne pouvons qu'idéaliser la construction du quatrième : l'achèvement de l'oeuvre humaine n'est pas de
ce monde. Mais ils sont les composantes des activités humaines : la force, d'abord, utile si la raison, ensuite, la dirige; enfin la beauté, car on doit essayer de résoudre la dualité dans la beauté du projet. Or est beau ce qui
s'inscrit dans l'harmonie universelle, qui n'est qu'une correspondance... Mais l'homme ne peut que pressentir le beau ! En effet, si on le regarde en face, comme le soleil il nous aveugle de son évidence et nous ne le voyons pas;
mais si l'on capte ses reflets mutliples, on bénéficie de son énergie.
Telle est la fonction de l'inox. Partout, nous vivons dans les reflets, au milieu d'images ; et tout objet présente plusieurs facettes... Alliage
savant, l'inox est d'une élaboration d'autant plus complexe que sa propriété ultime est de disparaître pour mieux refléter tout ce qui l'entoure et même lui conférer un éclat particulier.
Supercheries ? Non,
nécessaires métamorphoses ! catr tout objet, toute personne, n'est-il pas exclusivement dans le reflet ou le regard d'un autre ? Ne somme-nous pas interdépendants comme l'Univers entier ?
La stèle de pierre, sombre de
jour, donne son image à la transparence lumineuse de l'inox; mais la nuit, c'est l'inverse : l'inox qui reflète l'obscurité céleste découpe 3 silhouettes noires qutour d'une stèle illuminée. La force primordiale de l'Afrique n'est
créative que si elle est transformée et guidée par son reflet dans le constructivisme occidental.
Le nord brille de sa richesse parce que le sud est pauvre ; mais le sud est riche de l'énergie qu'il fournit au nord.
Dans leur opposition, le blanc et le noir se confrontent pour fondamentalement toujours retourver eleur nature indentique, révélateurs l'un de l'autre.
Ainsi, l'échiquier du monde, au fond du bassin, où les vagues
semblent mélanger les carrés noirs et les carrés blancs, où l'eau brouille l'apparence manichéenne du monde, cet échiquier réconcilie toutes les individualités que l'on croit contraires, blanches ou noires, dans l'Unité du désir
universel de tendre vers l'harmonie.
C'est là mon optimisme, que je me plais à voir vivant incarné dans le rosier que j'ai voulu, placé au nombre d'or de la pierre, tout près du 4ème obélisque mythique... De ce
monument, que je dédie à la mémoire de ma mère et de ma femme, et à la vie de mes enfants, la rose subtile tire son énergie pour la donner au passant attentif, comme vous-même, Monsieur le Maire, recevez, j'en suis sûr, cette
énergie pour la distribuer, avec le soutien de votre conseil, aux habitants de Ville-La-grand comme aux voyageur anonymes... à des pragmatiques soucieux de leurs affaires, comme à des rêveurs qui prennent le temps de penser...