Présentation

Rencontre de Boulogne 1 - Quelles approches des fondements culturels de la mondialisation ?

Samedi 14 juin 2003 à Boulogne-Billancourt (Paris) - France

Objectifs de la rencontre

Il s'agit d'initier une discussion et réflexion générale sur les fondements culturels de la mondialisation, tels que pensés par des théoriciens ou artistes aujourd'hui, à savoir non seulement ceux que l'artiste ou le théoricien lui reconnaissent mais aussi ceux qu'ils lui confèrent dans leurs œuvres.

Ce niveau du questionnement est largement sous-représenté à l'heure actuelle dans le discours économique et politique où la mondialisation est d'emblée posée comme inévitable. Cependant, pourquoi mondialisons-nous nos affaires et émotions ? Existe-t-il un fondement à la mondialisation ? Si oui, lequel ? S'interroger sur ces fondements revient à reconnaître que la notion de mondialisation est beaucoup plus riche que l'usage courant le veut bien. La mondialisation en effet ne se réduit pas à sa dimension économique, mais elle comporte et renvoie aussi à des contenus ontologiques, métaphysiques, religieux et mythologiques qui peuvent constituer autant de ses fondements.

Ce questionnement général sera lié, dans la mesure du possible, à des œuvres d'art - notamment dans l'art électronique - pour permettre de mieux cerner la communauté artistique lorsqu'elle aborde la mondialisation et dégager différentes approches de la notion du mondial aujourd'hui et par le passé dans des contextes culturels différents. Dans ce domaine de l'art, en effet, nombreux sont les artistes qui se sont intéressés aux implications planétaires de leur médium électronique et de la technologie dont ils se servent (technologie spatiale, télécommunicationnelle ou biotechnologique).

La rencontre doit également servir à structurer un groupe de recherche autour du projet éditorial " Les Fondements Culturels de la Mondialisation " de la revue Leonardo et de permettre d'interroger de façon plus profonde et circonstanciée l'abondante production aujourd'hui relative à la mondialisation dans l'art électronique.


Participants

Marc Battier

Compositeur né en France. Utilise l'informatique et les techniques électroacoustiques depuis trente ans. Dernier disque publié: Transparence, sur des audiopoèmes de Henri Chopin. En coproduction Maat et alga maghen, prépare la sortie d'un nouveau CD de ses musiques électroniques sur neuf tableaux de Matta, avec des poèmes de Zeno Bieanu (novembre 2003). Nouvelle oeuvre en collaboration avec l'artiste américain Richard Clar pour sa sculpture Collision II Orbital Debris Sculpture (Paris, 2003).

Recherche : histoire de la lutherie électronique et des technologies du son, machines sonores en littérature et poésie, étude du développement des musiques électroacoustiques et de l'art sonore.
Professeur à l'Université Paris Sorbonne (Paris IV) - musicologie et nouvelles technologies. Y dirige le groupe de recherche MINT (Musicologie, Informatique et Nouvelles Technologies) au sein de l'unité de recherche Observatoire Musical Français dirigé par Danièle Pistone.
Vice-président de Electronic Music Foundation. Président du comité scientifique de l'Observatoire LEONARDO des Arts et Technosciences (OLATS).

Publications : nombreux articles sur la musique électrocoustique et l'informatique musicale. Dernier ouvrage paru: avec Marcelo Wanderley, Trends in Gestural Control of Music, Ircam. livre électronique, 800 pages, 2000.
En cours: dans la série Genesis of Synthesis (Electronic Music Foundation), prévu début 2004: The Buchla Electronic Box, the San Francisco Electronic Music Center and the Mills Tape Center, livre électronique.
En collaboration avec l'UNESCO, programme DigiArts, ouvrage prévu pour l'automne 2003: Digital Creation with Audio and Music. A Guidebook for the Young Digital Creators.


Annick Bureaud

Activités dans le champ de l'art et des technosciences. Directrice de Leonardo/OLATS (http://www.olats.org) ; fondatrice du guide des arts électroniques IDEA online (http://nunc.com). Critique d'art (chronique dans Art Press). Enseignante à l'Ecole d'art d'Aix-en-Provence, à l'Ensci, enseignante invitée à la School of the Art Intitute Chicago (SAIC, 1999) et à l'Université du Québec à Montréal (UQAM, 2001). Co-organisatrice du colloque Artmedia VIII. Co-directrice avec Nathalie Magnan du recueil de textes Connexions : Art, Réseaux, Media publié par l'Ensba en mai 2002.


Bernardo Cinquetti

Bernardo Cinquetti est né en 1971 à Montecchio Emilia en Italie. Il a étudié la philosophie à l'université de Parme. Il est actuellement doctorant à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et travaille sur la philosophie de l'Histoire de Fernand Braudel (sous la direction de Maurice Aymard). Il a été de 1994 à 1998 élu de la province de Parme. Il est l'auteur de contes littéraires et de textes et musiques pour le théâtre.


Julien Knebusch

Julien Knebusch est né en 1975 à Munich (Allemagne). Il a obtenu un DEA d'Histoire et Civilisations à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et un DESS en gestion des institutions culturelles à l'Université Paris-IX Dauphine. Il est le coordinateur du projet éditorial " Fondements Culturels de la Mondialisation " de Leonardo/OLATS.


Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin

Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin travaillent comme artistes au sein du duo Art Orienté objet, créé en 1991. Ce duo interroge le rapport de l'homme aux sciences du vivant. Depuis dix ans, ils ont réalisé de nombreuses projections poétiques, fruits de leurs expérimentations, qui révèlent nos comportements face à l'existence et à l'environnement. Ils ont participé à de nombreuses expositions internationales : Images du Futur, Montréal, 1991 ; Sonsbeek, Arnhem, 1993 ; le Nicaf, Yokohama, 1995 ; Copenhague, 96 ; Aids Worlds, Genève, 1998 ; Biennale de Melbourne, 1999 ; Biennale de Lyon, 2000 ; Biozones, 2001 ; Grandeur Nature, La Courneuve, 2002 ; Peaux, Musée de la civilisation, Montréal, 2002. Marion Laval-Jeantet mène parallèlement des recherches universitaires en éthologie et en ethnopsychiatrie àl'Université-Paris-VIII. review.


Roger Malina

Roger Malina est astronome et éditeur. Il est le directeur du Laboratoire d'Astrophysique de Marseille et l'ancien directeur de l'Observatoire EUVE de la NASA. Il est membre de l'Académie Internationale d'Astronautique. Il est Président du Conseil d'Administration de Leonardo/The International Society for the Arts, Sciences and Technology et directeur de la rédaction de la revue de recherche Leonardo, publiée par MIT Press.

Résumé: Je voudrais aborder mes expériences vue d'abord en tant que astrophysicien qui a travaillé aux USA et maintenant en France. Depuis un siècle la science se fait dans un contexte planétaire par nature, pas seulement parce que les questions scientifiques ne se posent pas a travers une ontologie politique, mais aussi parce ce que la vérification scientifique se fait par nature grâce à une confrontation planétaire. Un nombre d'organismes et d'institutions fortes sont impliqués dans l'articulation planétaire de la science, même si les agences de financement sont à majorité locale.

En un deuxième temps je voudrais aborder mon vécu de rédacteur en chef d'une revue anglophone mais internationale dès son début. Le comite de lecture, la distribution des auteurs et des lecteurs proviennent pour 50% d'Amérique du Nord et pour 50% d'autres pays. Les créateurs artistes et compositeurs du milieu Leonardo sont migrateurs, beaucoup se déplacent pendant leur carrière, sont intéressés par le travail inter-culturel, adoptent très tôt toutes les technologies qui permettent de travailler à distance. A travers cette communauté on détecte l'émergence d'autres cultures qui relient plus des acteurs qui sont en contact à travers les voyages et le web, qu'à travers leur ethnicité ou culture locale de base. Ceci n'est pas une hybridation, mais plutôt une nouvelle forme de culture "aborigène".


Ramuntcho Matta

Ramuntcho Matta, artiste, directeur du Bureau du Doute a l'ENSCI, il a travaillé, entre autre, avec Don Cherry, Brion Gysin, John Cage, Chris Marker, Robert Wilson. En tant que compositeur il a réalisé 23 CD solo et a collaboré à une vingtaine d'autres disques. Il est habilleur sonore et consultant en arborescence émotionnelle. Il a exposé ses travaux multimediums à Paris, New York, Londres, Madrid, Barcelone, Tokyo, Rome...


Emmanuel Prokob

Emmanuel Prokob a fait des études d'histoire en Allemagne et à Paris. Il est actuellement doctorant à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et prépare sa thèse sur la philosophie kantienne (sous la direction de Heinz Wismann).


Contributions


Bernardo Cinquetti

" La mondialisation comme grand récit. Responsabilité des artistes "

Texte : La mondialisation comme grand récit. Responsabilité des artistes


Marion Laval-Jeantet

L'expérience chamanique comme projet d'expérimentation artistique

Texte : Iboga’s Travel : questions posées par l’expérience chamanique comme projet d’expérimentation artistique.


Roger Malina

La mondialisation vue par un chercheur en astrophysique et directeur de la revue internationale Leonardo

Résumé: Je voudrais aborder mes expériences vue d'abord en tant que astrophysicien qui a travaillé aux USA et maintenant en France. Depuis un siècle la science se fait dans un contexte planétaire par nature, pas seulement parce que les questions scientifiques ne se posent pas a travers une ontologie politique, mais aussi parce ce que la vérification scientifique se fait par nature grâce à une confrontation planétaire. Un nombre d'organismes et d'institutions fortes sont impliqués dans l'articulation planétaire de la science, même si les agences de financement sont à majorité locale.

En un deuxième temps je voudrais aborder mon vécu de rédacteur en chef d'une revue anglophone mais internationale dès son début. Le comite de lecture, la distribution des auteurs et des lecteurs proviennent pour 50% d'Amérique du Nord et pour 50% d'autres pays. Les créateurs artistes et compositeurs du milieu Leonardo sont migrateurs, beaucoup se déplacent pendant leur carrière, sont intéressés par le travail inter-culturel, adoptent très tôt toutes les technologies qui permettent de travailler à distance. A travers cette communauté on détecte l'émergence d'autres cultures qui relient plus des acteurs qui sont en contact à travers les voyages et le web, qu'à travers leur ethnicité ou culture locale de base. Ceci n'est pas une hybridation, mais plutôt une nouvelle forme de culture "aborigène".