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REPERES ET RESSOURCES > PRESENTATION D'OEUVRES OFF LINE > DIE ZEITSTÜCKE SERIES
   



Die Zeitstücke Series

Piotr Szyhalski, autoédité, 1998-99
Pour Mac seulement


         
Dwie Gory
Capture d'écran
© Piotr Szyhalski, 1998-1999
     Our Daily Bread
Capture d'écran
© Piotr Szyhalski, 1998-1999
     Mich und Blut
Capture d'écran
© Piotr Szyhalski, 1998-1999

Ce titre regroupe 6 pièces intitulées : Dwie Gory, Milch und Blut, Our Daily Bread, Worksong, The Flood, et Maya Zemlya.
Piotr Szyhalski utilise une gamme de couleurs restreinte : noir, beige, blanc, rouge, gris. Souvent un texte difficilement lisible apparaît à l'écran en début d'animation, ouvrant le champ de la lecture.

Dwie Gory (two mountains)
(deux montagnes)
Assiste-t-on à une sorte de jeu sur la persistance rétinienne ? Un danseur aux bras écartés tourne sans arrêt sur lui-même. A l'écran : le défilement infini d'une bande horizontale qui butte et repart dans l'autre sens comme une bouteille saoule. Des chiffres LAN, une horloge circulaire, les signes du verseau. Une musique d'orgue répétitive. On pense au mythe de Sisyphe. Les vertus de la répétition. La sagesse née de la répétition.
Piotr Szyhalski évoque les derviches tourneurs, la transe née de la danse, l'oscillation incessante entre deux extrêmes.

Milch und Blut
(lait et sang)
Le texte d'introduction suggère : pour chasser peurs et tourments, un bon remède : occupez-vous l'esprit jusqu'à totale dissolution de ces pensées.
L'écran montre un croquis de tête coupée. Celle-ci blanchit au passage de la souris, sous le lait. Parfois, quand l'utilisateur observe inactif, le sang gicle bruyamment à l'écran.
L'action de l'utilisateur -avec sa souris- agit sur l'épanchement du blanc et répand progressivement le silence. L'inaction, la passivité ou l'apathie de l'utilisateur suscitent des déversements de sang et de sons.
Le lait l'emporte toujours sur le sang conduisant à un inéluctable et définitif effacement de la figure (de l'individu figuré). L'artiste nous livre là une caricature de la pensée binaire (dialectique), entre bon et mauvais entre une chose et son contraire.

Our Daily Bread
(Notre pain quotidien)
La réflexion proposée dans le texte introductif porte sur la douleur comme stimulus générateur de réflexes, sur la douleur comme sixième sens.
Dès qu'on clique sur le titre, sur le napperon aux bords de dentelle, une horloge apparaît et le temps réel s'affiche sur un fond d'appareil digestif, d'intestins.
L'horloge digitale à six chiffres peut être déplacée, et ingérée au niveau de la gorge par l'appareil digestif. Un texte de prière surgit alors dans un bruit de tonnerre et l'horloge ressort, expulsée de l'intestin, accusant un retard, indiquant une " perte " de temps, comme un compte à rebours, un décompte du temps.
Le temps serait-il de la " merde " que l'on ré-ingère, à la fois moteur scandant le rythme biologique et instrument d'autodestruction (mesurant le lent mouvement vers la mort) ?
Le temps avale le temps. Le temps est autophage : c'est le serpent qui se mord la queue.

Worksong
(chant de travailleurs)
En fond sonore, l'oreille détecte, à peine perceptible, un chant d'esclaves ou de prisonniers.
Un marteau tape contre une verticale à l'écran, qui semble matérialiser une paroi, un mur. Des mots apparaissent à chaque coup de marteau contre la paroi. Ces mots nomment des valeurs de notre société.
Ils s'effacent d'eux-mêmes par glissement/défilement sous la couche du mur. L'utilisateur a beau taper, tout s'en va, disparaît quoiqu'il fasse, malgré ses efforts.

The Flood
(Le déluge)
Une croix en tissu de lin grossier apparaît sur un fond noir. Deux horloges digitales clignotent à un rythme imperturbable. Sur la partie supérieure de la croix figure un poing fermé.
Un cliqué maintenu sur ce poing, associé à un mouvement énergique de la souris vers le bas déclenche le jaillissement de l'eau en cascade, une chute d'eau. Lorsque le cours d'eau passe par le centre de la croix, le temps s'arrête quelques secondes sur l'horloge de gauche.
L'artiste prétend ici que le temps est un container extensible de souvenirs. Il nous donne à réfléchir sur le rapport entre le temps qui coule, la perception du moment et la mémoire du moment.

Moya Zemlya
En fond sonore, on entend une chanson interprétée par une voix d'homme, en langue polonaise probablement.
Un visage de femme coiffée d'une cornette de nurse s'inscrit dans un carré délimité par un mince filet rouge. Quand on déplace la souris, la femme se cache les yeux avec le bras. Puis l'utilisateur assiste à une répétition infinie du même geste : des mains passent une pièce d'un récipient dans un autre.

Ces pièces, dans leur ensemble, explorent l'hypothèse suivante, suggérée par l'artiste : notre perception du temps s'ancre dans notre expérience en tant qu'être humain.
L'utilisateur est amené à manipuler et à éprouver le temps sous plusieurs formes. Ici, il est confronté à la perte inopinée de quelques secondes ; là, il lutte pour l'arrêt complet et souhaité du flux des minutes ; ailleurs il déploie des efforts désespérés pour aller contre le déroulement irrémédiable du temps ou encore il succombe à la tranquille acceptation de ses manifestations changeantes.
Les appareils de mesure du temps, qui apparaissent dans les différentes séquences, signifient : le temps objectif, la mémoire, la foi, la connaissance ou le caractère mortel des choses suivant les cas.

Une position par rapport au temps ressort, plutôt fataliste. Le temps efface tout, le meilleur comme le pire : c'est une immense machine à broyer, silencieuse et terrible.

La sensation de texture continue, générée par l'évolution lente et méthodique de chaque élément, fait le pendant à l'expérience fragmentaire vécue par l'utilisateur.
Le choix de regrouper des petites formes sous un titre générique laisse à penser que l'artiste a composé des variations sur un thème : celui du temps découpé, des tranches de temps. Ce sont des morceaux de bravoure, des exercices de virtuose, brefs mais savoureux.
Ce cédérom est auto-édité et n'a pas, à notre connaissance, fait l'objet d'une diffusion commerciale auprès du grand public. Les produits auto-édités, sont souvent plus libres, moins soumis aux contraintes commerciales, aux exigences d'une ligne éditoriale.
On peut aussi penser que la réalisation de fragments est plus légère et davantage à la portée d'individus isolés, extérieurs à une grosse structure de production qu'un cédérom lourd et homogène.



Anne Clotilde Boussand <
acbousan@club-internet.fr> - Avril 2003.


! Les images présentées sont des captures d'écran. Elles sont protégées par le droit. Pour toute reproduction, contacter les auteurs et/ou les éditeurs du cd-rom.


 

   



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