The Sub-Division of the Electric Light
Perry Hoberman
1996, Artintact 3 - ZKM
Cantz Verlag - Senefelder Strasse 12 - 73760 Ostfildern - Fax :
00/49/711-440 52 20
PC - Macintosh
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Les médias, comme le Beaujolais, ne se
conçoivent que nouveaux. Et, bien entendu, ils se
doivent de diffuser de l'image, animée si
possible.
Le cinéma, la diapositive et le CD-ROM ont
plusieurs points communs : ils reposent sur
l'électricité, ils diffusent des images, ils
utilisent l'écran et, pour les deux premiers, ils ont
été des nouveaux médias
révolutionnaires en leur temps.
The Sub-Division of the Electric Light explore ces
éléments notamment par une
construction/dé-construction de l'écran et une
relation dialectique entre petit et grand écran.
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Perry Hoberman n'utilise jamais d'image plein écran, les
objets sont disposés aux marges, dans les coins, presque
perdus sur le fond noir qui devient ainsi une sorte d'espace de
projection du cinéma, ou plus exactement du "spectacle
cinématrographique", de la projection en tant que telle.
Dans une "archéologie des médias", pour reprendre
l'expression d'Erkki Huhtamo, Hoberman met en scène de vieux
projecteurs et appareils qui nous semblent incroyablement
archaïques. Ils diffusent des diapositives ou des films
familiaux, souvenirs de vacances, des images fragiles, pas toujours
identifiables. L'image n'est jamais montrée dans sa
totalité, ni dans sa "rectangularité" mais
repliée sur elle-même, écornée, en coin,
comme si le projecteur avait été orienté vers un
angle de la pièce. Quelquefois, on peut déplacer la
projection pour tenter de "recadrer" l'image et voir le film, mais on
n'y arrive jamais vraiment, ou alors le film se déroule
à l'envers.
L'image animée c'est une projection dans l'espace mais
c'est aussi du temps, du temp "encapsulé", qui se
déroule. Dans The Sub-Division of the Electric Light,
Hoberman joue sur la dialectique entre les deux dans une
spatialisation du temps et une temporalisation de l'espace comme
l'écrit si justement Peter Lunenfeld dans la partie textuelle
de ce numéro d'Artintact.
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Ponctuellement, une ampoule nue, diffusant un
éclairage cru, apparaît, pour nous signaler que
tout cela, c'est avant tout de la lumière, de la
lumière électrique.
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The Sub-Division of the Electric Light est un travail
original et singulier dans la production actuelle, sans effets
spéciaux outrageusement visibles ni image clinquante. C'est
une oeuvre extrêmement subtile et poétique,
teintée de nostalgie.
Annick Bureaud <bureaud@altern.org>
- Février 1998.
! Les images présentées sont des captures d'écran. Elles sont protégées par le droit. Pour toute reproduction, contacter les auteurs et/ou les éditeurs du cd-rom.
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