HENRY COWELL
par Nicolas Viel. Avec le soutien de Marc Battier.
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Généralement, Henry Cowell est seulement connu comme étant le
co-inventeur, avec le Russe Léon Theremin, d'un instrument original,
le Rhythmicon. Il fut aussi
connu pour être un défenseur du cluster
au piano, dès la fin des années 1910. Mais il fut aussi, pendant près
de cinquante ans, le défenseur le plus acharné de la musique
d'avant-garde aux Etats-Unis, en particulier par l'organisation de
concerts et la publication de partitions.
Dès ses débuts, sous la tutelle de Charles Seeger, il
s'affirme
comme un compositeur original. Un livre, rédigé en 1919 mais publié en
1930, résume les discussions entre les deux musiciens : New Musical
Resources, qui aura une influence décisive sur nombre de
compositeurs, comme Conlon Nancarrow. Le Rhythmicon, instrument
électrique original, reprend quelques uns des principes élaborés dans
le livre.
Cherchant sans cesse à explorer de nouveaux domaines sonores,
Cowell
généralise l'emploi du cluster dans des œuvres d'inspiration plus ou
moins mystique comme The Banshee ou The Birth of Manaunaun,
pour piano, mais aussi dans des œuvres pour orchestre. Il est l'auteur
d'une œuvre volumineuse qu'il ne cessera d'accroître avec constance
(vingt symphonies, un concerto pour piano, d'innombrables pages de
circonstances, autant de pièces pour piano, des quatuors, etc.).
Fasciné, dès le début, par la musique de Charles Ives, qu'il
fera
jouer aussi souvent qu'il le pourra tout au long de sa vie, il a su,
avec la complicité active de Seeger et le mécénat d'une riche
new-yorkaise, Blanche Walton, rassembler autour de son activité
éditoriale et institutionnelle une foule de compositeurs importants
dans l'histoire de la musique américaine, comme Dane Rudhyar, Ruth
Crawford (qui épouse Seeger en 1931), Carl Ruggles, Carlos Chávez, John
Cage, Gerald Strang, Wallingford Riegger, Carlos Salzedo et bien
d'autres.
© Nicolas Viel & Leonardo/Olats, septembre 2007
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