par Bruno Bossis L'auteur remercie Marc Battier pour son aide précieuse.
Si les premières œuvres influencées par les musiques de Webern et de Messiaen, comme Kreuzspiel et Formel (1951), relèvent du système sériel généralisé à tous les paramètres, Stockhausen aborde très tôt la musique concrète avec Pierre Schaeffer et la musique électronique à Cologne. « Son goût pour l'innovation dans la composition, la production des sons et dans la notation musicale ne se démentira pas » 1.Mêlant les sons traditionnels aux sons enregistrés, sa musique illustre également de nouvelles conceptions du temps et de l'espace et aborde la notion de l'indétermination (Klavierstück XI, 1956) . Il fut le premier à élargir le processus compositionnel à la spatialisation du son. Animé par une curiosité insatiable, il s'intéresse à la phonétique et aux nouvelles sciences de la communication avec Werner Meyer-Eppler à l'université de Bonn. Dès Hymnen (1967), la vitalité créatrice Stockhausen s'appuie sur la croyance en des forces cosmiques. Le compositeur devient alors un visionnaire à la recherche d'une transcendance se situant au-delà des religions. Parfois contestée dans ses inspirations mystiques, la musique de Stockhausen parvient néammoins à une incontestable accuité dans Licht (commencé en 1977), un opéra monumental prévu pour s'étendre sur les sept jours de la semaine. A l'instar de Pierre Boulez et de Luciano Berio, Karlheinz Stockhausen peut être considéré comme l'un des plus grands compositeurs contemporains.
1 - RIGONI, Michel, Stockhausen : un vaisseau lancé vers le ciel, Lillebonne, Editions du Millénaire, 1998, p. 17.
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