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Fidèle à sa vocation de provocateur de rencontres entre les arts et les sciences, L'OLATS/Afrique Virtuelle invite les scientifiques à présenter leur travaux et faire part de leur expérience de la culture africaine. Ce projet s'adresse à des disciplines aussi diverses que l'histoire de l'art, l'ethnologie, l'anthropologie, la neurologie, l'ethnopsychiatrie, l'archéologie, ou la biologie.

1.1. Autour du masque africain

Maquillage et masque : leurs rapports à la représentation du cosmos.
L'usage des masques et des maquillages renvoie effectivement à l'idée que l'homme participe étroitement à la vie et organisation du cosmos. (Cf. Les masques de la société Kidumu etc.)

Masque, mimétisme et métamorphose dans le monde animalier
Le masque africain est un objet dans lequel s'incarne le désir humain de réintégrer l'espace naturel et de se fondre en lui. Cette volonté de réintégration de la nature nous amènera à examiner les phénomènes de métamorphose et de mimétisme chez les animaux, les insectes en particulier.

Le masque et le vertige
Les masques africains sont souvent des objets hybrides, des "objets-fées" qui cristallisent toutes les légendes et le surnaturel. Celui qui, au cours des danses rituelles, porte le masque est envahi d'un effet d'étourdissement et de vertige. Ces phénomènes de vertige seront étudiés à partir de quelques exemples de danses rituelles africaines.

L'image virtuelle et le vertige
De même que le masque africain, l'image virtuelle - qui passe par l'utilisation d'un masque - est également génératrice de vertige, et produit sur le sujet un effet de dépersonnalisation. On se basera ici sur les travaux du philosophe Philippe Quéau, auteur des "Vertus et vertiges du virtuel"

Le Masque dans le domaine neurobiologique. Lecture des expressions et des émotions
Comme les rêves, le masque se lit . Il offre une série d'expressions et provoque diverses émotions. C'est ainsi qu'il nous conduira par exemple à observer le rôle de l'amygdale dans la perception des expressions. Des neurobiologistes ont en effet démontré que des lésions de l'amygdale peuvent entraîner des déficits dans la reconnaissances d'expressions faciales effrayantes.

Le Masque et le crâne
Le crâne est à l'origine des masques funéraires (Cf. crânes surmodelés). Objet d'inspiration pour les artistes d'hier et d'aujourd'hui, il est également objet de questionnement pour les neurologues et pour les anthropologues qui y lisent l'histoire de l'évolution humaine.

Le masque et la représentation des maladies
Certains masques africains sont conçus pour guérir ou protéger de la maladie. Ils portent les stigmates de la peste, ou donnent à voir les signes convulsifs de l'épilepsie. L'on s'interrogera donc sur la représentation et la perception de la maladie en Afrique.

Anne Bargès : représentations sociale et culturelle de la lèpre au Mali
Anne Bargès, anthropologue, chercheur associé au CNRS, est l'auteur de plusieurs études consacrées au phénomène de la lèpre en Afrique de l'Ouest plus particulièrement au Mali (Aires culturelles mandingues : Bambara, Malinké, Dogon…). Entre conformismes et changements : le monde de la lèpre au Mali, retrace l'histoire de la maladie, examine ses interactions avec l'environnement social et culturel du pays, et les politiques et méthodes de soin, indigènes et européennes, appliquées face à la maladie. Anne Bargès s'intéresse également aux représentations et aux perceptions de " la Grande Maladie " dite Lèpre et du personnage du Lépreux dans la société malienne (également en Guinée, au Burkina-Faso, au Sénégal) ; la personne " marquée " par la maladie devient un personnage puissant, aussi symbolique que le " Forgeron " ou le " chasseur ", tous deux hommes singuliers dotés de pouvoirs magiques. C'est sur cet aspect que nous nous arrêterons, en présentant le passage suivant (la langue utilisée est le Bambara):

Malcolm Payne et les têtes de Lydenburgh
Observer un objet dit anthropologique, et s'inspirer de son langage plastique peuvent conduire au delà d'une analyse purement esthétique. Dans le cas de l'artiste sud africain, Malcom Payne, il s'agissait d'une part de réexaminer les pratiques culturelles colonialistes et, d'autre part, d'éviter l'écueil d'une catégorisation rigide du genre art/artefact. Le travail de Malcolm Payne montre que les têtes de Lydenburgh, qui ont 1500 ans d'âge, appartiennent aussi bien au domaine de l'art qu'à celui de la science. Payne a d'ailleurs lui-même insisté sur son intérêt pour ces deux domaines. En 1989, il a fondé avec Pippa Skotnes Axea Private Press qui a toujours privilégié une approche pluraliste. Les livres publiés sous sa direction "incarnent une union de l'artistique, du scientifique et du littéraire." (Malcolm Payne)
(Texte en anglais)

Quand les masques s'affrontent pour le meilleur et pour le pire. Compétition de Zamble en pays Guro. Texte d'Anne-Marie Bouttiaux
Zamble est un des masques les plus connus des Guro. Son aspect très particulier, mi-léopard, mi-antilope, est directement associé à cette ethnie. Zamble est, à bien des égards, un exemple interessant et important en ce qu'il représente une transition entre le masque profane et le masque sacré. L'article d'Anne-Marie Bouttiaux, ethnographe, explore la fonction surnaturelle et magique de cet extraordinaire masque.

Dissimuler son visage pour prêter son corps aux esprits. Article d'Anne-Marie Bouttiaux
Les masques d'Afrique font partie d'un univers particulier qu'il est parfois difficile de cerner. Que représentent-ils pour leurs créateurs et pour leurs utilisateurs ? Leurs qualités esthétiques, indéniables, nous ont amenés dans le passé à négliger la dimension socio-culturelle de tels objets. Cette approche réductrice tend heureusement à disparaître, et de plus en plus d'études approfondies se focalisent sur le rôle fondamental du masque dans les sociétés africaines. Pourtant, les lacunes sont encore nombreuses. Certaines catégories de masques semblent monopoliser davantage l'attention des chercheurs. Anne-Marie Bouttiaux nous rappelle encore une fois que le masque africain, réceptacle du divin, incarnation de l'esprit, est vivant, et qu'il a ses exigences.

Masques d'Afrique exposés. Article d'Anne-Marie Bouttiaux
Anne-Marie Bouttiaux, ethnographe, a selectionné pour nous un groupe de masques appartenant à la prestigieuse collection suisse Barbier-Mueller. Elle analyse le rôle socio-culturel et les qualités plastiques de masques Bassa, Baga, Ibo, Bambara, Ogoni, Bidjogo, Guro, Baule, et Bwa.

Masques d'Afrique portés. Article d'Anne-Marie Bouttiaux
Les sociétés humaines ont toujours utilisé le visage comme véhicule de transformation. Du maquillage aux tatouages et scarifications (pour n'en citer que quelques exemples), de multiples combinaisons ont été explorées. Le masque fait partie de cette recherche d'un autre visage. Anne-Marie Bouttiaux examine ici le contexte d'intervention des masques qui peut-être social, religieux, profane, politique ou ludique. Plusieurs thèmes sont traités : le masque et la sorcellerie, le masque et la mort, le masque et la femme, le masque et l'initiation, et le masque et la danse.


1.2. Autres problématiques placées sous la rubrique " ARTS-SCIENCES " dans le contexte africain

« Art africain et science occidentale : Convergences contradictoires pour une saisie du réel » par Iba Ndiaye Diadji
Parmi les préjugés qui marquent les relations Afrique/Occident, il y a incontestablement la place accordée à la science chez les Africains et leurs aptitudes à l¹expression instinctive de leur réel. De là les certitudes selon lesquelles la science est purement occidentale et l¹art relevant de l'instinct, est proprement africaine. Des certitudes qui interpellent les identités respectives de l¹art et de la science, leurs zones de convergences, leurs domaines de dialogue par delà les temps et les cieux. A l'heure du village planétaire et de l'accès aux outils scientifiques nouveaux pour la création artistique, l'Afrique comme l¹Occident semblent bien condamnés à s¹appuyer sur leurs contradictions pour forger un futur commun seul capable de dire l¹Homme dans sa vérité.
(Texte en français)

« Mutations disciplinaires dans les arts et champs nouveaux de créativité : le cas des arts africains » par Iba Ndiaye Diadji, Critique d'art au Centre de Recherche de l'E.N.S, Université Anta Diop de Dakar, Sénégal.
Communication donnée à l'occasion du Symposium ISEA, Paris, Décembre 2000.

La communication part des premières mutations survenues dans l'identité de l'art africain au contact de l'occident. C'était au début du XXème siècle. De là, est expliqué l'approfondissement des bouleversements identitaires créés par l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. L'occasion est alors toute trouvée pour révéler comment ces mutations s'opèrent au plan théorique, et comment la production artistique se présente dans des aspects nouveaux où les disciplines plastiques classiques sont soit remises en cause, soit repensées et retravaillées. La question du public récepteur est abordée pour voir en quoi ces changements préfigurent une nouvelle culture esthétique. Tout naturellement, les perpectives artistiques avec le numérique sont posées. L'Afrique sera-t-elle simple consommatrice de produits culturels, ou bien sera-t-elle condamnée à être de son temps pour ne pas disparaître, culturellement ? Est-ce alors la notion même d'art africain, qui est ainsi en péril face à cette présence agressive de l'électronique dans l'art ?
(Texte en français uniquement)

La présentation par Jean-Pierre Rossie de son dernier livre "Toys, Culture and Society. An Anthropological Approach with Reference to North Africa and Sahara"
Jean-Pierre Rossie est un spécialiste de l'anthropologie sociale et culturelle, et fait partie du Centre de Recherche sur les Jouets et Média éducatifs (Université d'Halmstad, Suède). Depuis plusieurs années, Jean-Pierre Rossie travaille sur la représentation et signification sociales des jouets en Afrique du Nord.
(Texte en anglais et en français)

African Art and the Internet. Article de Michael Conner et Ray Silverman
Michael Conner, Professeur d'anthropologie à la Southern University at New Orleans, et Ray Silverman, Professeur d'histoire de l'art à la Michigan State University , examinent tous deux les répercussions d'Internet sur l'étude des arts africains. Passant en revue quelques-unes des nouvelles technologies aujourd'hui utilisées dans leur domaine, ils nous proposent quelques réflexions sur les perspectives d'avenir que nous promettent ces nouveaux média.


[English version]

Willing to instigate encouters between arts and sciences, L'OLATS/VIRTUAL AFRICA invites scientists to introduce their researches and share their experiences and knowlegde in the field of African arts and cultures. This project concerns a wide range of specialists : ethnologists, anthropologist, neurologist, ethnopsychiatrists, archeologists, biologists and art historians.

1.1. The African mask

Make-up and mask : their relations to the representation of the cosmos.
Indeed the use of masks and make-up refers to the idea of man as being closely related to the life and organization of the cosmos (eg. The masks of the Kidumu society, etc.)

Mask, mimicry and metamorphosis in animal life. By Jocelyne Rotily
The African mask is an object which embodies the human desire to return to nature and to make one with space. This aspiration to an union with nature is to lead us to examine the process of metamorphosis and mimicry among animals, insects in particular.
(article in French)

Mask and vertigo
African masks are often hybrid objects, "fairies-objects" which crystallize all legends and the supernatural. The one who, during ritual dances, wears the mask is overcome by a sensation of dizziness and vertigo. These effects of vertigo will be examined on the basis of a few examples of African ritual dances.

Virtual image and vertigo
Just like the African mask, the virtual image - which requires the use of a mask - does also generate a sensation of vertigo, and engages the subject in a process of depersonalization. This section will be based on the research work of Philippe Quéau, the author of "Vertus et vertiges du virtuel".

The mask in the neurobiological context. Reading of expressions and emotions
The mask, as well as dreams, can be read. It shows a palette of expressions and causes various emotions. This is how it will convey us to observe the role of the human amygdala in the perception of expressions. Some neurobiologists have proved that amygdala lesions may impair the recognition of fearful facial expressions.

Mask and skull
The skull is the origin of funeral masks. Source of inspiration for the artists of the past and of today (like the South African painter Malcolm Payne), it is also an object of investigation for neurologists and anthropologists who can read there the history of human evolution.

The mask and the representation of diseases
Some African masks are designed to cure people and to protect them from illness. They show the stigmatas of leprosy or the convulsive signs of epilepsy. One will study the representation and perception of illness in Africa.

Anne Bargès : Social and cultural representations of leprosy in Mali
Anne Bargès, anthropologist, Researcher at the CNRS (France), is the author of several studies on leprosy in West Africa, and more specifically in Mali ( Bambara, Malinké, Dogon…). Entre conformismes et changements : le monde de la lèpre au Mali, retraces the history of the disease, examines its interactions with the social and cultural environments of the country, the health policy and treatments (local as well as European) used to eradicate the disease. Anne Bargès is also interested in the representations and perceptions of the " Great Disease " called leprosy and in the social significance of the leprous individual in the Malian society (but also in Guinea, Burkina-Faso, and Senegal) ; the individual " marked " by the disease becomes a powerful character, as symbolic as the blacksmith or the hunter. Both men are endowed with supernatural powers.
(Text in French)

Malcolm Payne and the Lydenburgh Heads
Looking at an anthropological object and let oneself be inspired by its artistic dimension may lead to trespass a mere esthetic analysis. For the South African artist, Malcolm Payne, the issue was to re-examine the cultural colonialist practices, and yet to avoid the mistake of a rigid categorization such as art/artifact. Malcolm Payne's artwork shows that the Lydenburg heads - which are 1500 years old, belong both to the domain of arts and sciences. Payne has insisted upon his interest in both fields. In 1989, he founded -with Pippa Skotnes- Axea Private Press which has always adopted a multidisciplinary approach. The books published under his direction " embody the union of the artistic, the scientific and the literary" (Malcolm Payne)
(Text in English)

Quand les masques s'affrontent pour le meilleur et pour le pire. Compétition de Zamble en pays Guro Text by Anne-Marie Bouttiaux
Zamble is one of the most well known masks among the Guros. Its very particular aspect, hallf-leopard, half-antelope, is directely associated with this ethny. Zamble is in many respects an interesting and important sample in that it constitutes a transition between the profane mask and the sacred one. Anne-Marie Bouttiaux's article explores the surnatural and magic function of this extraordinary mask.
(Text in French)

Dissimuler son visage pour prêter son corps aux esprits. Article by Anne-Marie Bouttiaux
African masks belong to a particular world, sometimes hard to circumscribe. What do they mean to their creators and users ? Their aesthetic qualities, which are unquestionable, have in the past induced us to neglect the sociocultural dimension of such objects. Fortunately, this simplifying approach tends to disappear, and more and more detailed studies do focus on the significant role of the mask in African societies. However, there are still many gaps to fill. Some categories of masks seem to be more carefully examined by researchers than others. Anne-Marie Bouttiaux reminds us that the African mask, incarnation of the spirit, is alive and that it has its own demands.
(Text in French)

Masques d'Afrique exposés. Article by Anne-Marie Bouttiaux
Anne-Marie Bouttiaux, an ethnographer, has selected for us a group of masks belonging to the prestigious Barbier- Mueller's collection (in Switzerland). She analyses the socio-cultural and plastic qualities of Bassa, Baga, Ibo, Bambara, Ogoni, Bidjogo, Guro, Baule, and Bwa masks.
(Text in French)

Masques d'Afrique portés. Article by Anne-Marie Bouttiaux
Human societies have always used the face as a medium of transformation From make-up to tattooing and scarifications (for example), many combinations have been explored. Using a mask is also a way to look for another face. Anne-Marie Bouttiaux examines, here, the context in which masks are used, this contex being either social, religious, secular, politic or playful. She deals with several themes such as : mask and sorcery, mask and death, mask and woman, mask and initiation, mask and dance.
(Text in French)


1.2. Other issues belonging to the "ARTS AND SCIENCES" section

« Art africain et science occidentale : Convergences contradictoires pour une saisie du réel » by Iba Ndiaye Diadji
Amidst the prejudices marking the relationships between Africa and the Western world, there is incontestably the place granted to science among the Africans and their aptitudes for expressing instinsctively their reality. Hence the certainty that science is purely Western and that art intuitional art is properly African. These are certitudes which challenge the respective identities of art and science, their zones of convergences, their fields of dialogue across times and skies. In the age of the planetary village and with the access to the new scientific tools for artistic creation, Africa as well as the Western world seem condemned to rely on their contradictions to forge a common future that alone will be able to tell about Man in His essence.
(Text in French)

« Mutations disciplinaires dans les arts et champs nouveaux de créativité : le cas des arts africains » by Iba Ndiaye Diadji, Art Critique at the Research Center of the E.N.S., Professor at the University of Cheik Anta Diop, Dakar, Senegal.
Lecture given on the occasion of the ISEA Symposium, Paris, December 2000.

This paper first introduces the early changes which affected the identity of African art when exposed to the Western influence. It was at the beginning of the twentieth century. Then, the author explains how the advent of the new technologies of information and communication led to a deeper identity crisis. Occasion is then found to reveal how these transformation take place on a theoretical level, and how the artistic production arises in new aspects where the traditional artistic disciplines are either questioned, rethought or worked on again. The question of the receiving public is tackled to see in what sense these changes precede a new esthetic culture. Will Africa be merely a consumer of cultural products, or will she be condemned to belong to her time not to disappear, culturally ? Is this then the very notion of African art which is thus in danger in the face of the aggressive presence of the electronic in the arts ?
(Text published in French only)

Jean Pierre Rossie's present of his recent book : "Toys, Culture and Society. An Anthropological Approach with Reference to North Africa and Sahara"
Jean-Pierre Rossie is a Social-Cultural Anthropologist and Staff Member of Nordic Center for Research on Toys and Educational Media (University of Halmstad, Sweden). For several years, he has been working on the social representation and significance of toys in North Africa.
(Text in French and in English)

African Art and the Internet. Article by Michael Conner et Ray Silverman
Michael Conner, Professor of African art history at theSouthern University at New Orleans, and Ray Silverman, Professor of African Art History at the Michigan State University , examine the impact of Internet on the study of African arts. Reviewing some of the new technologies used in their domain, they consider the opportunities provided by these new media.


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