L'art de Loïe Fuller vu par Loïe Fuller
" La nouvelle création fut la production d’une draperie mouvante qui interceptait la lumière et donnait de nouvelles formes, constamment changeantes : d’une forme fixe à une autre, mathématiquement, chacune d’elles s’enregistrant dans la lumière. En fait, la lumière était produite par la forme elle-même, et comme cette forme était produite par des moyens mécaniques et naturels, sous le contrôle de l’intelligence humaine, la découverte était dans l’utilisation d’un principe de la nature elle-même. Pour la science, il n’existe pas de lumière directe, il n’y a que de la lumière réfractée. Cette nouvelle création, à défaut d’un mot plus adapté, fut appelée une danse. Mais ce n’en était pas une. C’était une vision, une vision vibrante venant des profondeurs de l’obscurité. Il y avait ici quelque chose du monde invisible qui devenait réel, sorti du royaume de l’imagination. C’était la lumière rendue visible par une nouvelle forme qui produisait elle-même la lumière, comme le fait la lune interceptant les forces émanant du soleil que nous appelons lumière. L’espace est toujours plein de la lumière du soleil, nuit et jour. Personne pourtant ne voit cette lumière à moins qu’elle ne frappe quelque chose. La lumière est donc produite par la chose interceptée, car sans cette chose il n’y aurait pas de lumière. Celle-ci n’est qu’une force qui est produite par différentes causes : le soleil, la bougie, le feu, l’ampoule, etc. Mais la lumière de toutes ces sources est sans intérêt s’il n’y a rien pour intercepter les forces émanant de ces sources. " (Quinze Ans de ma vie)
© Marc Boucher & Leonardo/Olats, juin 2002
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