JEAN-CLAUDE RISSET
par Laurent Pottier
© Rozenn Risset, 2000
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Jean-Claude Risset illustre à merveille la rencontre entre art, science et technologie.
P.-A. Castanet souligne à juste titre que Jean-Claude Risset a réalisé - seul - le vœu de Varèse qui voulait croire, en 1961, au travail commun du compositeur et du physicien (Castanet, 2001, p. 11).
Dans son ouvrage " Le son musical ", J. Pierce rapporte l'admiration que lui inspira Jean-Claude Risset lorsqu'il l'accueillit aux laboratoires Bell : " Risset était une révélation, un pianiste, compositeur et physicien de talent " (Pierce, 1984, p. 9).
Jean-Claude Risset a exploré la microstructure du son par l'analyse et la synthèse sur ordinateur. Il a étudié des techniques de synthèse très variées qu'il a mises en œuvre à travers ses différentes pièces. Il a apporté ainsi une nouvelle façon de concevoir le timbre : le son est un phénomène dynamique, la notion d'onde sonore à spectre fixe est abolie, le timbre résulte d'une relation entre des paramètres en évolution, " la composition du son recouvre une signification à la fois fonctionnelle et dynamique " (Dufourt, 1991 p. 338).
Passionné par la psychoacoustique, il a étudié les paramètres du son pertinents pour l'audition, et il joue beaucoup dans ses pièces sur la perception auditive : "L'exploration des possibilités de la synthèse numérique des sons est inséparable de la compréhension des mécanismes fins de l'audition. " (Risset, 1993, p. 107).
Il y a une " école Jean-Claude Risset " à laquelle appartiennent la plupart des compositeurs qui ont exploré en profondeur la synthèse sonore. Par la diversité des exemples sonores et des pièces qu'il a réalisés et par la précision de leurs documentations et de leurs analyses, il a posé des fondements solides pour la synthèse sonore par ordinateur, voie qui ne peut que se développer dans les années à venir.
L'illustration en toile de fonds qui accompagne cette notice sur
Jean-Claude Risset est le sonogramme de son célèbre son "illusion
auditive", le son qui descend indéfiniment. |
© Laurent Pottier & Leonardo/Olats, janvier 2002
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