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ETUDES ET ESSAIS > LES BASIQUES > LA MUSIQUE ELECTRONIQUE > QU'EST-CE QUE LA MUSIQUE ELECTRONIQUE ?
   
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Qu'est-ce que la musique électronique ?







  1. Une nature et des pratiques multiples
  2. Une terminologie fluctuante et complexe
  3. Définition
  4. Précisions


Le symbole Ö avant ou après un mot indique un lien vers une autre fiche des " Les Basiques : La musique électronique ? ".





1. UNE NATURE ET DES PRATIQUES MULTIPLES

La musique électronique rassemble une grande diversité de courants historiques et de pratiques esthétiques.
Expérimentée de manière ponctuelle par les avant-gardes musicales occidentales des années 1930 à 1950, elle se développe à partir de la fin des années 1940 et le début des années 1950 au sein de centres de recherche Ö et de studios institutionnels financés par les radios publiques ou les universités.

À partir des années 1960, l’électronique n’est plus l’apanage de ces musiques savantes et expérimentales. Elle pénètre peu à peu l’univers des musiques populaires comme la pop, le rock, le jazz, le reggae, le funk, puis la disco et le hip hop, grâce à l’invention et à la démocratisation d’instruments et d’outils électroniques.

À partir de la fin des années 1980, la musique électronique connaît une nouvelle expansion avec l’apparition de la house Ö et de la techno Ö, dont une grande partie des pionniers sont des musiciens noirs américains.
Le succès de ces deux formes populaires de dance-music (musique de danse) entraîne à partir des années 1990 le développement rapide d’une scène européenne et anglo-saxonne, constituée en une multitude de sous-genres Ö, allant du plus grand public au plus expérimental.

Au cours des années 2000, ces différentes tendances électroniques touchent de nouveaux continents : l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique. Grâce à une démocratisation des logiciels de MAO (Musique Assistée par Ordinateur), mais aussi par le biais du téléchargement et du piratage, les musiques house et techno occidentales se métissent aux rythmes populaires de pays comme l’Angola, la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, l’Argentine, le Brésil, le Chili, l’Inde ou le Pakistan.

Cette richesse historique explique la nature complexe et multiple de la musique électronique. C’est à la fois une musique savante, avant-gardiste et expérimentale, mais aussi une musique populaire, dansante et spontanée. Enfin, elle puise son essence aussi bien dans le dynamisme et l’innovation de la musique noire venue des États-Unis et de la Jamaïque, que dans l’esprit de recherche formelle de la musique occidentale et des avant-gardes du 20e siècle.





2. UNE TERMINOLOGIE FLUCTUANTE ET COMPLEXE

L’appellation de musique électronique, ou son pluriel, musiques électroniques, est imprécise et rarement utilisée telle quelle par les musiciens, car elle recouvre une multitude de genres, de sous-genres et d’esthétiques parfois opposées.

À partir des années 1950, afin de décrire les différentes expériences menées dans les studios et les centres de recherche, on parle de musique concrète Ö ou électroacoustique en France, d’Elecktronische Musik Ö (musique électronique) en Allemagne et de tape music Ö (musique pour bande magnétique) aux États-Unis.

Au cours des années 1970 et 1980, au sein de la musique populaire, peu d’artistes se définissent comme des musiciens électroniques à part entière, à quelques exceptions comme Jean-Michel Jarre Ö, Klaus Schulze ou Art Of Noise Ö. Tout en utilisant des techniques et des instruments communs, chacun cultive une esthétique et une terminologie singulière.
Brian Eno parle à propos de sa musique éthérée d’un style ambient Ö et Kraftwerk Ö se définit comme un groupe de techno-pop ou d’industrielle Volksmusik (musique populaire industrielle). Le public apprécie particulièrement la musique planante, la Kosmische Muzik (musique cosmique) ou le kraut rock Ö (littéralement, le rock choucroute), termes désignant l’esthétique de formations allemandes du début des années 1970 comme Can, Neu ou Tangerine Dream. La presse britannique parle parfois de new wave, de synth-pop Ö ou de new pop pour évoquer des formations du début des années 1980 comme Human League, Ultravox et New Order. À la même époque, à New York, on parle d’électro Ö ou d’électro-funk pour nommer la frange la plus synthétique du hip hop. Enfin, les appellations de musique industrielle Ö et d’electro body music Ö s’appliquent à une frange d’artistes au son radical comme Throbbing Gristle ou Front 242.

À partir du début des années 1990, dans le sillage de la house et de la techno, on assiste à la naissance d’une myriade de sous-catégories comme la jungle, la trance ou le hardcore. Le terme générique de techno est alors utilisé en Europe pour décrire l’ensemble de la dance-music et de la pop électronique, alors que les Américains lui préfèrent le terme d’electronica.

À partir de la seconde moitié des années 2000, lorsqu’apparaît une nouvelle génération de musiciens inspirés par la vague des années 1990, le terme d’électro s’impose au sein de la presse et du public et remplace définitivement celui de techno.

Quelle que soit la variété des termes utilisés, les musiciens, les critiques et les journalistes se suffisent rarement de ces définitions qu’ils jugent trop simplificatrices pour décrire la nature de la création musicale. Il faut donc considérer ces expressions pour ce qu’elles sont : des termes vagues au sens fluctuant, indiquant chez les musiciens une tendance ou des affinités esthétiques.





3. DEFINITION

L'électronique est une branche de la physique appliquée, traitant de la mise en forme de signaux électriques pour la transmission d’informations. La musique électronique désigne donc tout d’abord un ensemble de pratiques musicales basées sur l’utilisation d’instruments ou de machines générant des fréquences sonores à partir de la mise en forme de signaux électriques. Cette définition purement technique peine toutefois à donner une juste vision de cette pratique musicale.
Guillaume Kosmicki, musicologue et auteur de Musiques électroniques : des avant-gardes aux dance floors [1] définit la musique électronique comme « un ensemble de musiques reposant sur des sons d’origine acoustique ou de synthèse sonore, traités (réverbération, filtrage, transposition, etc.) puis enregistrés sous forme d’un signal analogique ou numérique, et destinés à être amplifiés puis retransmis par le biais de haut-parleurs ». Cette définition a le mérite de la justesse, de la clarté et de la synthèse. Toutefois, elle possède le défaut de désigner de nombreuses pratiques musicales actuelles qui, tout en utilisant de façon croissante la technologie électronique et tout en empruntant certains des modèles de composition caractéristiques de la musique électronique, ne se réclament pas ouvertement de son esthétique.
Il faut donc aborder la question autrement. Thom Holmes [2] , auteur de l’ouvrage Electronic & Experimental Music [3] propose une définition assez proche, mais sous une forme plus dynamique, basée sur deux pratiques historiques parallèles, la musique électronique pure Ö et la musique électroacoustique Ö. La première est créée à partir d’ondes sonores générées de façon électrique, grâce à l’usage d’ordinateurs ou de synthétiseurs. Cette musique est composée sans avoir recours à un quelconque instrument acoustique ou à un quelconque son trouvé dans notre environnement. La seconde utilise la technologie électronique afin de copier, modifier et manipuler des sons provenant de notre environnement extérieur, grâce à l’usage de technologies de reproduction comme le microphone, le magnétophone ou l’échantillonneur numérique. Les sons utilisés peuvent être de toute nature : instruments acoustiques, sons naturels ou sons urbains.
Ces deux axes, qui peuvent fusionner au sein de la pratique d’un même musicien, permettent de décrire à la fois les expériences des pionniers des années 1950 tout comme les productions de la culture populaire de la dance-music.





4. PRECISIONS

Dans ce Basiques, nous traitons des différents aspects et des différentes origines de la musique électronique, que l’on évoque la musique la plus savante comme la plus populaire. Cependant, nous avons délibérément omis de nous attarder sur certaines démarches qui appartiennent au domaine de la musique contemporaine, objet d’un autre Basiques.

Nous avons choisi de nous attarder sur l’histoire et l’esthétique des courants électroniques apparus au cours des années 1980 et surtout 1990, que l’on désigne sous le terme de techno, de house ou d’électro.

Les textes de ce Basiques ont été rédigés au cours des années 2010 et 2011. Ceci explique que certains artistes, certaines tendances ou courants esthétiques apparus au cours des années 2011 et 2012 ne soient pas toujours traités dans cet ouvrage.

Selon les codes typographiques adoptés dans la presse musicale française, les titres d’albums ou d’œuvres musicales apparaissent en italique. Les titres des singles et des morceaux extraits d’un album ou d’une œuvre apparaissent quant à eux entre guillemets.

Les liens, sites web et documentations en ligne ont été vérifiés en décembre 2011.





Sommaire

  • Introduction : Qu'est-ce que la musique électronique ?

  • Quelles sont les premières expérimentations des technologies dans la musique ?

  • Comment l'électronique est-elle devenue pop (1968-1988) ?

  • Qu'est-ce que la house, la techno, quelle est leur histoire et leur descendance (1988-2011) ?

  • Quelles sont les pratiques et l'histoire des DJ ?

  • Quelle est la place des femmes dans la musique électronique ?

  • Quels sont les outils et les technologies de la musique électronique ?

  • En quoi les pratiques électroniques ont-elles transformé la musique et la culture de la fin du 20e siècle ?

  • Où et comment s'écoute la musique électronique ?

  • Quels sont les grands courants esthétiques actuels de la musique électronique ?

  • Festivals, lieux, clubs et événements

  • Bibliographie




    Notes :


    1 KOSMICKI, Guillaume, Musiques électroniques : des avant-gardes au dance floors, Marseille, Le Mot et le Reste, p. 15.

    2 Compositeur, auteur de livres et créateur de logiciels.

    3 HOLMES, Thom, Electronic & Experimental Music, New York, Routledge, 2002, pp 6-8.



    © Leonardo/Olats & Jean-Yves Leloup, décembre 2011
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